Bataille de la Vorskla

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Bataille de la Vorskla
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Bataille de la Vorskla (Chronique illustrée d'Ivan le Terrible - xvie siècle)
Informations générales
Date 12 août 1399
Lieu Rivière Vorskla
Issue Victoire de la Horde d'or
Belligérants
Drapeau de la Horde d'or Horde d'or
Soutien :
Banner of the Most Merciful Savior, 1552 Grande-principauté de Moscou[1]
Drapeau du grand-duché de Lituanie Grand-duché de Lituanie

Golden Horde flag 1339 Armée de Tokhtamych
Drapeau du royaume de Pologne Royaume de Pologne

Drapeau de l'Ordre Teutonique Ordre Teutonique
Commandants
Golden Horde flag 1339 Edigu
Golden Horde flag 1339 Temür Qutlugh (en)
Grand Duchy of Lithuania banner Vytautas le Grand
Grand Duchy of Lithuania bannerAndré de Polotsk (en)
Grand Duchy of Lithuania banner Dmitri Koriatovitch (ru)
Bandera principado de kiev Ivan Borisovich
Coat of Arms of Smolensk (1430s) Gleb Svyatoslavitch (ru)
Dmitri de Bryansk (en)[2]
Golden Horde flag 1339 Tokhtamych
Flag_of_the_Kingdom_of_Poland Spytko II (en)
Insignia Germany Order Teutonic Marquard von Salzbach (en)
Forces en présence
90 000 hommes 38 000:
  • Golden Horde flag 1339 15 000 tatars
  • Flag_of_the_Kingdom_of_Poland 4 000 hommes
  • Insignia Germany Order Teutonic 1 600 cavaliers
  • Moldavia_flag_(1396-1859) 1 500 hommes

Croisades baltes

Données clés
Coordonnées 48° 54′ 15″ nord, 34° 07′ 18″ est

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La bataille de la Vorskla est une importante bataille de l'histoire de l'Europe de l'Est durant le Moyen Âge.

Elle est livrée le entre les mongols et les tatars de la Horde d'or, menés par Edigu et Temür Qutlugh (en), et les armées coalisées de Tokhtamych et du Grand-Duc de Lituanie Vytautas le Grand.

Contexte

Pendant les années 1380, les relations entre Tokhtamych, khan de la Horde d’Or, et son ancien maître, Tamerlan, deviennent tendues[3]. Une guerre commence en 1386. En 1393, Tokhtamysh fait appel à Ladislas II Jagellon. En 1395, après avoir perdu la guerre contre ce dernier, Tokhtamych est détrôné par le khan Temur Qutlugh et l’émir Edigu soutenus par Tamerlan. Tokhtamych s’enfuit dans le grand-duché de Lituanie et demande à Vytautas de l’aider à reprendre la Horde en échange de l’abandon de sa suzeraineté sur les terres ruthènes[4].

Expéditions

Vytautas rassemble une armée qui comprend des Lituaniens, des Ruthènes, des Polonais, des Moldaves et des Valaques. La première expédition atteint la mer Noire et la Crimée. Vytautas fait plusieurs milliers de prisonniers sans grande opposition[5]. En 1398, Vytautas cède la Samogitie aux chevaliers teutoniques au traité de Salynas en échange de leur aide[6]. La même année, l’armée de Vytautas quitte le Dniepr et attaque le nord de la Crimée, allant jusqu’au Don à l’est[7]. Afin de renforcer sa position, Vytautas construit un château à l’embouchure du Dniepr. Inspiré par leurs succès, Vytautas déclare une « croisade contre les Tatars » et reçoit en mai 1399 la bénédiction du pape Boniface IX. La bénédiction papale pour la croisade a été une réalisation politique importante pour la Lituanie, un pays converti au christianisme seulement en 1387 et le sujet d’une croisade de cent ans[8].

La campagne est organisée depuis Kiev. En 1399, l’armée de Vytautas lance une campagne à nouveau contre la Horde le long du Dniepr. Le 5 août, son armée rencontre les mongols et les tatars de Edigu et Qutlugh avec 90 000 hommes[9] à la rivière Vorskla juste au nord de Poltava. La coalition comporte 38 000 hommes[9] hommes dont 50 princes[1] dont 15 000 tatars fidèles à Tokhtamysh[10], 4 000 polonais, 1 600 chevaliers teutoniques[11], 1 500 moldaves et une dizaine de milliers de lituaniens. Les troupes coalisés se rassemblent dans la région de Jytomyr. Ces armées se déplacent vers l’est, traversant le Dniepr près de Kiev et traversant la Soula près de Goroshin[12]. Le 9 août, l’armée de Vytautas s’arrête à la rivière Vorskla, regroupée en 7 camps fortifiés.

Déroulement

Une fois les deux armées rencontrées, Temur Qutlugh propose un cessez-le-feu de trois jours pour permettre aux deux parties de préparer leurs forces. C’est une ruse pour gagner du temps pendant que les renforts d’Edigu arrivent[13]. La stratégie de Vytautas repose sur le fait de construire un fort de chariots pour arrêter la charge des cavaliers, puis de les détruire avec des canons et de l’artillerie. Cependant, Temur Qutlugh décide de battre en retraite et Vytautas quitte son fort de chariots pour le poursuivre. Une fois que les forces lituaniennes sont suffisamment éloignées du fort de chariots, les unités d’Edigu apparaissent par derrière et entourent l’armée lituanienne. À ce moment-là, Tokhtamych comprend que la bataille est perdue et fuit la bataille avec ses hommes. Les mongols utilisent ensuite utilisé leur propre artillerie pour détruire la cavalerie lituanienne tout en capturant simultanément le fort de chariots des Lituaniens[14].

Conséquences

Plus de la moitié des coalisés sont morts dont 20 princes pendant la bataille. Vytautas s’en est sorti de justesse vivant tandis que tous ses commandants sont morts tel qu'André de Polotsk ou Dimitri de Bryansk. Les tatars victorieux assiègent Kiev, mais celle-ci paie une rançon[15]. Ils pillent jusqu’à Loutsk, à la poursuite de Tokhtamych, qui passe les sept ou huit années suivantes dans la clandestinité et est assassiné en 1407 ou 1408. La défaite de Vytautas à la Vorskla bloque effectivement l’expansion lituanienne vers le sud de la Ruthénie. Son État a également perdu l’accès à la mer Noire lorsque les tatars ont reconquis la steppe du sud jusqu’aux frontières de la Moldavie[16].

Représentation dans la culture contemporaine

  • La bataille conclut le cinquième scénario de la campagne polono-lituanienne d'Age of Empires II: DE.

Bibliographie

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of the Vorskla River » (voir la liste des auteurs).
  • (ru) Гумилев, Лев, От Руси к России. Moscow: Москва,‎ (ISBN 978-5-17-153845-3)
  • (lt) Ivinskis, Zenonas, Lietuvos istorija iki Vytauto Didžiojo mirties, Rome, Lietuvių katalikų mokslo akademija, (lire en ligne)
  • (en) William Urban, La croisade samogitienne, Chicago, Lithuanian Research and Studies Center, (ISBN 0-929700-56-2)
  • (lt) Matulevičius, Algirdas, "Dmitrijus Algirdaitis". In Spečiūnas, Vytautas. Lietuvos valdovai (XIII-XVIII a.): enciklopedinis žinynas, Vilnius, Mokslo ir enciklopedijų leidybos institutas (ISBN 5-420-01535-8)
  • (en) Charles J. Halperin, Russia and the Golden Horde, Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-20445-5)

Références

  1. a et b Гумилев, Лев 2023, p. 286
  2. Matulevičius, Algirdas 2004, p. 53
  3. Charles J. Halperin 1987, p. 57
  4. Vernadsky, George (1969), A History of Russia, Yale University Press, p. 75, (ISBN 0-300-00247-5).
  5. Sužiedėlis, Simas, ed. (1970–1978). "Tatars". Encyclopedia Lituanica. Vol. V. Boston, Massachusetts: Juozas Kapočius. p. 377. LCCN 74-114275.
  6. Claudio Carpini, Storia della Lituania: identità europea e cristiana di un popolo, 2007, Città Nuova, p. 56, (ISBN 978-88-311-0341-1).
  7. Itinerarium Witolda, p. 85.
  8. Kiaupa, Zigmantas; Jūratė Kiaupienė; Albinas Kuncevičius (2000) [1995]. The History of Lithuania Before 1795 (English ed.). Vilnius: Lithuanian Institute of History. p. 135–136. (ISBN 9986-810-13-2).
  9. a et b Ivinskis Z. Lietuvos istorija iki Vytauto Didžiojo mirties. — Vilnius: Mokslas, 1991.
  10. Ivinskis, Zenonas 1978, p. 316-318
  11. Ivinskis, Zenonas 1978, p. 316
  12. Вирський Д. С. Рец. на: Черкас Б. Західні володіння Улусу Джучи: політична історія, територіально-адміністративний устрій, економіка, міста (ХІІІ—ХІV ст.). — К.: Інститут історії України НАН України, 2014. — 386 с. (укр.) // Український історичний журнал. — 2015. — № 2. — С. 203.
  13. Rambaud, Alfred; Graeme Mercer Adam (1904). The History of Russia from the Earliest Times to 1877. A. L. Burt. p. 135–136. OCLC 2526956.
  14. Posilge, 230; Dlugosz, XII, 526-529; Rhode, Die Ostgrenze Polens, I, 357-359; Russia and the Tatar Yoke, 111-112
  15. Ivinskis, Zenonas 1978, p. 314-319
  16. Posilge, 216, 222
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