Begoña Gómez Fernández

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Cet article concerne l'épouse de Pedro Sánchez, président du gouvernement d'Espagne. Pour Begoña Gómez, la judokate espagnole, voir Begoña Gómez Martín.

Begoña Gómez
Begoña Gómez en 2018.
Begoña Gómez en 2018.
Épouse du président du gouvernement d'Espagne
Depuis le
(6 ans, 2 mois et 26 jours)
Prédécesseur Elvira Fernández Balboa
Biographie
Nom de naissance María Begoña Gómez Fernández
Date de naissance (48-49 ans)
Lieu de naissance Bilbao (Espagne)
Conjoint Pedro Sánchez
Profession Entrepreneuse
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María Begoña Gómez Fernández, née en à Bilbao, est une entrepreneuse espagnole. Elle est l'épouse de Pedro Sánchez, président du gouvernement d'Espagne depuis .

Famille et études

María Begoña Gómez Fernández naît en à Bilbao[1]. Elle grandit à Valderas, dans la province de León[2], un territoire dont ses deux parents sont originaires[3]. Elle a un frère[3].

Son curriculum vitae indique qu'elle a étudié le marketing à l'ESIC Business & Marketing School de Madrid, et qu'elle y obtient un master en direction des entreprises[2]. Deux enquêtes, réalisées en par Okdiario et El Español mettent en doute la véracité des études de Begoña Gómez. Okdiario indique qu'elle a en réalité étudié à M&B Escuela Superior de Marketing y Negocios, un établissement dont les diplômes ne sont pas officiels, aussi son niveau académique se situe au baccalauréat[4] tandis qu'El Español relate ne pas être en mesure d'obtenir des éléments probants relatifs à la formation académique de Begoña Gómez auprès des établissements qu'elle prétend avoir fréquentés[5].

De nouvelles investigations d'Okdiario[6] et d'ABC[7] confirment en qu'elle n'a pas de diplôme universitaire. Ces éléments sont corroborés par l'information judiciaire ouverte contre elle cette même année[8],[9].

Vie professionnelle

En 1999, Begoña Gómez est recrutée par la société Task Force, où elle conseille des ONG telles que Greenpeace, Oxfam et Amnesty International. Lorsque Inmark absorbe la société qui l'emploie en 2014, elle est promue directrice de l'expertise-conseil externe et recrute des salariés chargés de récolter des dons[10].

Lors de la révélation du scandale d'abus sexuels à Oxfam, le nom de Gómez est cité à tort comme directrice générale de la branche espagnole de l'ONG, alors que celle-ci n'est qu'une cliente de son entreprise[11].

Elle est recrutée en par la fondation Instituto de la Empresa pour diriger un centre de développement de projets d'action sociale en Afrique, IE Africa Center. Le mois précédent, elle avait demandé une mise en disponibilité du groupe Inmark[12]. Sur les réseaux sociaux, ce recrutement est âprement commenté : une partie des internautes dénonce un recrutement dicté par la position politique de son époux, tandis que d'autres — dont le député indépendantiste catalan Gabriel Rufián — prennent sa défense en rappelant ses nombreux diplômes, sa longue expérience professionnelle dans le secteur concerné et la quasi-absence de subventions publiques perçues par l'Institut[13].

Elle abandonne en la direction IE Africa Center, afin de préparer sa prise de poste comme co-directrice d'un futur master à l'université complutense de Madrid[14].

Vie commune avec Pedro Sánchez

Begoña Gómez épouse Pedro Sánchez en .

C'est au cours d'une fête organisée à Madrid dans les années 2000 que Begoña Gómez fait la rencontre de Pedro Sánchez. Tous deux affirment avoir vécu un « coup de foudre ». Après plusieurs années de relation, ils se marient civilement à la mairie de la capitale espagnole en , lors d'une cérémonie présidée par l'élue socialiste Trinidad Jiménez[1],[2].

Le couple a deux filles, nées en et [15]. Lors de l'accession de Sánchez au pouvoir en , ils déménagent au palais de la Moncloa, où le président du gouvernement dispose d'un logement de fonction, alors que Begoña Gómez préférait conserver leur résidence familiale à Pozuelo de Alarcón[16].

Elle apparaît dans la vie publique en , lors du premier meeting de son mari en tant que chef de file électoral du Parti socialiste, quand celui-ci s'adresse directement à elle depuis le pupitre[17]. Elle est reconnue comme étant l'un des principaux soutiens de son époux dans sa carrière politique, participant aux meetings du Parti socialiste et assistant à des sessions importantes du Congrès des députés depuis la tribune réservée aux invités avec sa propre mère. Selon La Vanguardia, sa présence constante auprès de Pedro Sánchez lors d'événements publics et politiques a valu à leur couple le surnom d'Obamas espagnols[1],[2].

Le couple est propriétaire d'un logement à Pozuelo de Alarcón ainsi que d'une maison de vacances à Mojácar[3].

Mise en cause judiciaire

En , le média en ligne El Confidencial dévoile qu'en tant que directrice d'IE Africa Center, elle avait conclu au début de l'année un contrat de parrainage avec la compagnie aérienne Air Europa d'une valeur de 40 000 , qui ne sera jamais mis à exécution en raison de la pandémie de Covid-19. Air Europa ayant ensuite bénéficié d'une aide publique de plusieurs centaines de millions d'euros décidée par le Conseil des ministres que préside son mari, El Confidencial insinue un possible trafic d'influence de la part de Begoña Gómez. De même, El Confidencial indique qu'elle a signé en une lettre de recommandation pour une entreprise dirigée par Carlos Barrabés, qui avait également donné des cours au sein du diplôme dont Begoña Gómez est co-directrice, et que cette lettre aurait été cruciale dans l'obtention d'une aide publique du ministère de l'Économie. D'après le journal en ligne ElDiario.es, d'autres entreprises qu'Air Europa ont reçu des aides similaires, dans des proportions plus importantes rapporté au nombre de salariés, et la lettre de recommandation en faveur de Carlos Barrabés était un texte rédigé par l'entreprise concernée, et a été signée par d'autres personnalités, comme la directrice d'une structure relevant de la mairie de Madrid, gouvernée par le Parti populaire[18].

Le , le tribunal supérieur de justice de Madrid indique qu'un juge d'instruction a ouvert une information judiciaire pour « trafic d'influence » à l'encontre de Begoña Gómez pour ses relations professionnelles à la tête d'IE Africa Center, après le dépôt d'une plainte par l'association d'extrême droite Manos Limpias[19]. Le parquet requiert dès le lendemain le classement sans suite de cette affaire[20] mais l'audience provinciale de Madrid rejette ce recours le [21]. Elle choisit pour assurer sa défense l'avocat Antonio Camacho, ancien procureur puis secrétaire d'État et ministre de l'Intérieur à l'époque de José Luis Rodríguez Zapatero[22]. Lors de son audition dans le cabinet du juge d'instruction le , elle refuse de répondre aux questions du magistrat, du parquet et des représentants des accusations populaires en invoquant son droit à garder le silence[23]. Elle dépose plainte contre le juge d'instruction le suivant pour « prévarication » et « violation du secret professionnel », accusant le magistrat de conduire une enquête « prospective », ce qui est interdit par le droit pénal processuel espagnol[24].

En , les journaux El País et ElDiario.es publient plusieurs articles s'appuyant sur les documents issus de l'information judiciaire, constatent à date l'absence de preuves de la commission d'un délit et remarquent que le juge d'instruction s'écarte des limites fixées par l'audience provinciale de Madrid lorsqu'elle a confirmé, deux mois plus tôt, l'ouverture de l'instruction[25],[26],[27],[28].

La mise en cause de Begoña Gómez conduit Pedro Sánchez à annoncer le cinq jours de réflexion sur une éventuelle démission[29], à l'issue desquels il décide de se maintenir au pouvoir[30].

Infox

Begoña Gómez a été la victime de la diffusion de plusieurs infox, comme le fait qu'elle serait née « Begoño » puis aurait effectué une transition de genre ; qu'elle aurait pris part à un trafic de drogue au travers d'IE Africa Center et que le Maroc l'aurait appris, faisant ainsi pression sur Pedro Sánchez pour qu'il change la position de l'Espagne sur la question du Sahara occidental ; qu'elle aurait passé le confinement de 2020 au palais de las Marismillas ou à Huete ; qu'elle aurait été expulsée de l'université complutense de Madrid. En outre, sa photo a été utilisée pour illustrer un article en ligne titré « le Gouvernement cache le versement d'une subvention au nom de Begoña Gómez » qui traitait d'une homonyme[31].

Notes et références

  1. a b et c (es) « Así es Begoña Gómez, la mujer de la que Pedro Sánchez se declara «profundamente enamorado» », La Voz de Galicia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c et d (es) « Begoña Gómez, la nueva primera dama », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c (es) « Así es Begoña Gómez: su familia, su vida con Pedro Sánchez, sus numerosas propiedades y su cuestionado currículum », Vozpópuli,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) C. Cuesta, S. Sanz et L. Sela, « Ésta es la academia en la que Begoña Gómez logró el título que presenta como una licenciatura », Okdiario,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) « El misterioso currículum de Begoña Gómez: ni rastro de sus publicitadas titulaciones académicas », El Español,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Segundo Sanz, « Éste es el título de la academia de marketing de Begoña Gómez que demuestra su licenciatura ‘fake’ », Okdiario,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) « Begoña Gómez exigió a su consultora figurar como licenciada sin serlo », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) Javier Chicote et Carmen Lucas-Torres , « El exvicerrector de la Complutense declara que Goyache ordenó crear la cátedra para Begoña Gómez », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) Javier Chicote, « Begoña Gómez no podría ser alumna de los másteres que dirige », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) Ana Cabanillas, « Begoña Gómez se encargaba en su empresa de contratar personal para captar donaciones », El Independiente,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) Vega Sánchez, « Así es Begoña Gómez, la mujer de Pedro Sánchez », El Periódico de Catalunya,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « El Instituto de Empresa ficha a la mujer de Sánchez para dirigir un nuevo centro », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) « Gabriel Rufián se pronuncia sobre el puesto la mujer de Pedro Sánchez », El Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) Diego G. Camporro, « Begoña Gómez, mujer de Pedro Sánchez, abandona la dirección del IE Africa Center », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) « Sánchez, a la Moncloa: Begoña, sus hijas, su hermano músico y otras personas clave de su entorno íntimo », Divinity,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) UXÍA RODRÍGUEZ, « Así vivirán Pedro Sánchez y su familia en la Moncloa », La Voz de Asturias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Izia Rouviller, « Begoña Gómez, femme du Premier ministre espagnol et discret «talon d’Achille» », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) Elena Herrera, « A qué se dedica Begoña Gómez y por qué se ha desatado una campaña en su contra », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) Alberto Pozas, « Un juez investiga bajo secreto a la esposa de Pedro Sánchez tras una denuncia del pseudosindicato Manos Limpias », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) Alberto Pozas, « La Fiscalía pide archivar la causa abierta contra Begoña Gómez por una denuncia de Manos Limpias », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) « La Audiencia de Madrid avala la investigación a Begoña Gómez y obvia el informe que no ve delito », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) Isabel Vega et Pablo Muñoz, « Begoña Gómez elige como abogado al exministro socialista Antonio Camacho », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (es) « Begoña Gómez se acoge a su derecho a no declarar por presuntos delitos de tráfico de influencias y corrupción », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) Alberto Pozas, « Begoña Gómez se querella contra el juez Peinado por llevar una investigación “perversa y prospectiva” contra ella », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) José Manuel Romero, « Cien días de instrucción bajo sospecha sin hallar aún pruebas de delito contra Begoña Gómez », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (es) José Manuel Romero, « Una causa interminable contra Begoña Gómez sin delito a la vista », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) Alberto Pozas, « Tres meses de la cruzada del juez Peinado: de una denuncia hecha de recortes y bulos a la citación del presidente », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) Alberto Pozas, « El juez Peinado agota las principales vías de investigación sin encontrar delito en la actuación de Begoña Gómez », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) Carlos E. Cué, « Sánchez se plantea dimitir por “los ataques sin precedentes” de la derecha y la ultraderecha contra su esposa », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. Maxime Ponsot, « Pedro Sánchez, le Premier ministre espagnol, annonce qu’il reste au pouvoir », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. (es) Blanca Perelló et José Denis Cruz, « Begoña Gómez, blanco de bulos y desinformaciones: de la exclusión como docente de la UCM a la supuesta subvención del Gobierno », Newtral,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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