Bicatégorie

En mathématiques, les bicatégories (aussi appelées 2-catégories faibles) sont une généralisation des catégories utilisées pour traiter les cas où la composition des morphismes n'est pas (strictement) associative, mais uniquement associative à isomorphisme près. Cette notion est introduite en 1967 par Jean Bénabou.

Les bicatégories peuvent être considérées comme un affaiblissement des 2-catégories. De manière similaire on obtient, par affaiblissement des 3-catégories, les tricatégories, et plus généralement, on peut obtenir les n-catégories faibles en affaiblissant les n -catégories.

Définition

Formellement, une bicatégorie B {\displaystyle \mathbf {B} } se compose de :

  • objets, souvent notés a , b . . . {\displaystyle a,b...} , appelées 0-cellules ;
  • morphismes, souvent notés f , g . . . {\displaystyle f,g...} , ayant chacun des objets source et cible fixes, appelés 1-cellules ;
  • "morphismes entre morphismes", souvent notés ρ , σ . . . {\displaystyle \rho ,\sigma ...} , ayant chaucun des morphismes source et cible fixes (qui doivent eux-mêmes avoir la même source et la même cible), appelés 2-cellules;

avec un peu plus de structure :

  • étant donné deux objets a {\displaystyle a} et b {\displaystyle b} , il existe une catégorie B ( a , b ) {\displaystyle \mathbf {B} (a,b)} dont les objets sont les 1-cellules et les morphismes les 2-cellules. La composition de cette catégorie est appelée composition verticale;
  • étant donné trois objets a , b , c {\displaystyle a,b,c} , il existe un bifoncteur : B ( b , c ) × B ( a , b ) B ( a , c ) {\displaystyle *:\mathbf {B} (b,c)\times \mathbf {B} (a,b)\to \mathbf {B} (a,c)} appelée composition horizontale.

La composition horizontale doit être associative à isomorphisme naturel près, i.e si f , g , h {\displaystyle f,g,h} sont des morphismes, alors il existe un isomorphisme naturel α {\displaystyle \alpha } tel que h ( g f ) = α ( ( h g ) f ) {\displaystyle h*(g*f)=\alpha ((h*g)*f)} . Certains axiomes de cohérence supplémentaires, similaires à ceux nécessaires pour les catégories monoïdales, doivent en outre être vérifiés : une catégorie monoïdale est en fait une bicatégorie contenant une unique 0-cellule.

Exemple de la catégorie monoïdale booléenne

Soit une catégorie monoïdale simple, telle que le préordre monoïdal B o o l {\displaystyle \mathbf {Bool} } [1] basé sur le monoïde M = ( { V , F } , , V ) {\displaystyle M=(\lbrace V,F\rbrace ,\land ,V)} par exemple. En tant que catégorie, elle a deux objets V , F {\displaystyle V,F} (Vrai et Faux) et un seul morphisme g : F V {\displaystyle g\colon F\to V} .

Nous pouvons réinterpréter ce monoïde comme une bicatégorie ayant un seul objet x {\displaystyle x} (une 0-cellule) ; cette construction est analogue à la construction d'une catégorie à partir d'un monoïde. Les objets V , F {\displaystyle V,F} deviennent des morphismes, et le morphisme g {\displaystyle g} devient une transformation naturelle (formant une catégorie fonctrice pour la seule hom-catégorie B ( x , x ) {\displaystyle \mathbf {B} (x,x)} ).

Références

  1. (en) Fong et Spivak, « Seven Sketches in Compositionality: An Invitation to Applied Category Theory », .
  • J. Bénabou. "Introduction to bicategories, part I". Dans Reports of the Midwest Category Seminar, Notes de cours en mathématiques 47, pages 1 à 77. Springer, 1967.

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