Charité de saint Martin

Charité de saint Martin
Description de cette image, également commentée ci-après
Saint Martin partageant son manteau avec un mendiant, huile sur toile de Louis Galloche (v. 1737, musée d'Art du comté de Los Angeles).
Données clés
Autre nom Martin de Tours partage son manteau avec un mendiant
Date hiver 334 ?
Lieu Ambianorum, Amiens (Gaule romaine)

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La charité de saint Martin est un épisode de la vie de Martin de Tours durant lequel, alors qu'il était légionnaire de l'armée romaine, il aurait partagé son manteau avec un mendiant aux portes d'Ambianorum (Amiens), en Gaule du Nord. Cette tradition a inspiré de nombreuses œuvres de l'iconographie chrétienne.

Légende

Sulpice-Sévère, hagiographe de Martin de Tours alors légionnaire romain, a laissé cette relation de l'événement dans la Vita Sancti Martini :

« Un jour, au milieu d’un hiver dont les rigueurs extraordinaires avaient fait périr beaucoup de personnes, Martin, n’ayant que ses armes et son manteau de soldat, rencontra à la porte d’Amiens un pauvre presque nu. L’homme de Dieu, voyant ce malheureux implorer vainement la charité des passants qui s’éloignaient sans pitié, comprit que c’était à lui que Dieu l’avait réservé. Mais que faire ? il ne possédait que le manteau dont il était revêtu, car il avait donné tout le reste ; il tire son épée, le coupe en deux, en donne la moitié au pauvre et se revêt du reste. Quelques spectateurs se mirent à rire en voyant ce vêtement informe et mutilé ; d’autres, plus sensés, gémirent profondément de n’avoir rien fait de semblable, lorsqu’ils auraient pu faire davantage, et revêtir ce pauvre sans se dépouiller eux-mêmes. La nuit suivante, Martin s’étant endormi vit Jésus-Christ revêtu de la moitié du manteau dont il avait couvert la nudité du pauvre ; et il entendit une voix qui lui ordonnait de considérer attentivement le Seigneur et de reconnaître le vêtement qu’il lui avait donné. Puis Jésus se tournant vers les anges qui l’entouraient leur dit d’une voix haute : « Martin n’étant encore que catéchumène m’a revêtu de ce manteau. »

Histoire

La scène s'est déroulée à Amiens, un soir de l’hiver 334, vraisemblablement : Martin tranche son manteau ou tout du moins offre la doublure de sa pelisse. Le manteau du légionnaire appartenait à l'armée, mais chaque soldat pouvait le doubler à ses frais, par un tissu ou une fourrure.

La relique de la cape de Martin fut par la suite exposée à Tours dans un local qui prit le nom de chapelle. Le culte de saint Martin se diffusa dans une grande partie de l'Europe : France, Belgique, Suisse, Allemagne, Autriche, Bohême, Hongrie…, puis en Amérique latine donnant naissance à de nombreuses créations artistiques.

Iconographie

La charité de saint Martin a inspiré de très nombreux artistes à toutes les époques et dans tous les domaines des arts plastiques : dessin, peinture, sculpture, vitrail, tapisserie, orfèvrerie etc. La plupart des représentations peintes ou sculptées représentent Martin de Tours en cavalier de l'armée romaine.

Annexes

Bibliographie

  • Sylvie Barnay, « Du manteau de saint Martin aux chasubles de Jean-Charles de Castelabajac : une histoire de la robe sainte », Transversalités 2008/4 (N° 108), p. 127-141
  • Collectif, 1700 ans de la naissance de Saint-Martin, numéro spécial du Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie pour l'année 2017, Amiens, 2020, pages 161 à 351, ISSN 0037-9204

Articles connexes

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Liens externes

  • Page web sur le site de l'Institut européen des itinéraires culturels.
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