Giovanni Artusi

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Artusi.

Giovanni Maria Artusi
Biographie
Naissance
Vers 1540
Bologne
Décès

BologneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Compositeur, théoricien de la musique, musicologue, prêtre catholiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Gioseffo ZarlinoVoir et modifier les données sur Wikidata

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Giovanni Maria Artusi (Bologne, vers 1540 – ) est un théoricien de la musique et compositeur, considéré, d'un point de vue anecdotique, comme un des plus importants réactionnaires de l'histoire de la musique, ayant condamné de façon féroce le nouveau style qui se mettait en place au début du XVIIe siècle, style qui donnait naissance à ce qui devait être appelé au XXe siècle la musique baroque. Ici, le mot réactionnaire amène en réalité un parfait anachronisme. Artusi est en fait un des premiers représentants d'une des principales querelles qui ont traversé mais aussi nourri le XVIIe siècle, dans les domaines artistiques aussi bien que littéraires : les querelles des anciens et des modernes.

Biographie

Il fut étudiant et séminariste puis chanoine dans la congrégation San Salvatore de Bologne et resta entièrement dévoué à son maître Gioseffo Zarlino (principal théoricien de la musique au XVIe siècle). Lorsque Vincenzo Galilei attaqua Zarlino dans le Dialoguo publié en 1581, il prit fait et cause pour son professeur et le style que ce dernier suivait.

L'épisode le plus important de la carrière d'Artusi, et un des épisodes les plus marquants de la critique musicale survint en 1600 et 1603, lorsqu'il attaqua les grossièretés et les licences dans les œuvres d'un musicien qu'il refusa tout d'abord de nommer (et qui n'était autre que Claudio Monteverdi). Monteverdi répliqua dans l'introduction de son cinquième livre de madrigaux de 1605, avec son discours sur la division de la pratique musicale en deux courants, qu'il nomma prima prattica et seconda prattica. La prima prattica correspondait à l'idéal polyphonique du XVIe siècle, à base de contrepoint, et qui mettait à égalité l'ensemble des voix, tandis que la seconda prattica était un style nouveau de monodie et de récitatifs avec comme premier objectif la clarté du texte et la restitution des affects de celui-ci.

La principale contribution d'Artusi à la littérature de la théorie musicale fut son livre sur les dissonances dans le contrepoint (dissonanze nel contrappunto). Il y admettait qu'on trouvait plus de dissonances que de consonances dans une pièce écrite selon la technique du contrepoint et tentait de justifier l'emploi de telles dissonances pour souligner des concepts comme la douleur, le mécontentement, le désir et la terreur. Paradoxalement, la pratique de Monteverdi dans la seconda prattica était formellement semblable à celle théorisée par le livre d'Artusi ; la différence entre la musique de Monteverdi et les théories d'Artusi tenait à l'importance des différentes voix et la différence des intervalles utilisés pour créer une ligne mélodique.

Il existe peu de compositions d'Artusi, toutes dans le style ancien : un livre de canzonette à quatre voix, publié à Venise en 1598 et un Cantate Domino à huit voix de 1559.

Bibliographie

  • L'ombre de Monteverdi – La querelle de la nouvelle musique (1600 – 1638) : L'Artusi ou les imperfections de la musique moderne (trad. de l'italien), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 216 p. (ISBN 978-2-7535-0673-2), traduction des deux dissertations de L'Artusi, ovvero Delle imperfezioni della moderna musica, préface et commentaires par Xavier Bisaro, Giuliano Chiello et Pierre-Henry Frangne
  • (en) Giovanni Artusi, L'Artusi, ovvero Delle imperfezioni della moderna musica, traduction Oliver Strunk, dans Source Readings in Music History. New York, W.W. Norton & Co., 1950.
  • (en) Claude Palisca, "Giovanni Artusi," dans The New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. Stanley Sadie. 20 vol. London, Macmillan Publishers Ltd., 1980. (ISBN 1-56159-174-2)
  • (en) Gustave Reese, Music in the Renaissance. New York, W.W. Norton & Co., 1954. (ISBN 0-393-09530-4)
  • Manfred Bukofzer (trad. de l'anglais par Claude Chauvel, Dennis Collins, Frank Langlois et Nicole Wild), La musique baroque : 1600-1750 de Monteverdi à Bach [« Music in the baroque era »], Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, coll. « Musiques et musiciens », (1re éd. 1947), 485 p. (ISBN 2-266-03623-8, OCLC 19357552, BNF 35009151)

Sources

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Giovanni Artusi » (voir la liste des auteurs).

Liens externes

  • Ressources relatives à la musiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • International Music Score Library Project
    • Bayerisches Musiker-Lexikon Online
    • MusicBrainz
    • Répertoire international des sources musicales
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Den Store Danske Encyklopædi
    • Deutsche Biographie
    • Dizionario biografico degli italiani
    • Enciclopedia italiana
    • Enciclopedia De Agostini
    • Treccani
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Italie
    • Espagne
    • Belgique
    • Pays-Bas
    • Israël
    • NUKAT
    • Vatican
    • Australie
    • WorldCat
  • icône décorative Portail de la musique classique
  • icône décorative Portail de la Renaissance
  • icône décorative Portail de l’Italie