Karen Dalton

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Karen J. Dalton
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Biographie
Naissance

Bonham (Texas, États-Unis)
Décès
(à 55 ans)
Hurley (New York, États-Unis)
Nom de naissance
Jean Karen Cariker
Nationalité
américaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Auteure-compositrice-interprète, banjoïste, musicienne, chanteuse, compositrice, guitaristeVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Instruments
Banjo, guitareVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique

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Karen Dalton (-) est une chanteuse de folk et de blues, guitariste américaine, aux origines irlandaises et cherokees.

Biographie

Karen Dalton née en 1937, épouse, très jeune, le guitariste Richard Tucker dont elle a au moins deux enfants, un fils dont elle perd la garde, et une fille, Abralyn Baird, née alors qu'elle n'a que 17 ans. Deux ans après, à 19 ans, elle se sauve à New York avec sa fille. À 21 ans, elle a déjà été mariée et divorcée deux fois. Elle évolue sur la scène du Greenwich Village au début des années 1960, en particulier avec Fred Neil, Tim Hardin, les Holy Modal Rounders et Bob Dylan qui l'incite à faire un disque :

« Karen a été ma chanteuse préférée aussi bien qu'une forte influence sur ma propre façon de chanter depuis le début des années 1960. Je l'ai repérée pour la première fois dans le Village au Cock & Bull (rebaptisée plus tard le Bitter End). Sa voix me saisit immédiatement. Elle interpréta Blues on the Ceiling (qui est ma chanson) avec tellement d'inspiration que si elle m'avait dit qu'elle l'avait écrite elle-même, je l'aurais crue. Après le set, Dino Valenti m'a emmené chez Karen. Plus tard dans la nuit, nous avons jammé. (...) Sa voix était si unique. Pour la décrire, il faudrait être un poète. Tout ce que je peux dire, c'est qu' elle se démerde sacrément bien pour chanter du blues... »

Mais l'effroi que suscitent sur elle les studios d'enregistrement, ainsi que sa claustrophobie, font qu'elle n'enregistre qu'en 1969 son premier album, produit par Nick Venet, It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best, réédité par Koch Records sur CD en 1996 et en novembre 2006 par le label français Megaphone-Music avec un DVD bonus contenant des images rares de ses performances scéniques.

Son second album, In My Own Time, est enregistré à Bearsville et produit par Harvey Brooks, également à la basse sur le disque, et Richard Bell au piano. Les notes du livret sont écrites par Fred Neil, qui, le premier, attire l'attention du producteur Nick Venet de Capitol sur la jeune femme, sur le label Sunshine de Michael Lang, le promoteur de Woodstock. Cet album est réédité en chez Light In The Attic Records.

Les photos utilisées sur les pochettes, quant à elles, sont prises par Elliot Landy, photographe officiel du festival de Woodstock[1].

Elle meurt d'un cancer de la gorge lié au sida, après huit ans de lutte, en 1993, à Hurley dans l'État de New York, là où elle a passé une grande partie de sa vie. Elle est prise en charge par le guitariste Peter Walker (en) pendant ses derniers mois.

Style

Karen n'est pas une compositrice mais elle fait sienne chaque chanson qu'elle emprunte. Sur ses deux albums, elle reprend des chansons de Paul Butterfield, Richard Manuel, Dino Valente, Fred Neil, Tim Hardin, Leadbelly, Jelly Roll Morton, George Jones, Richard Tucker aussi bien que des versions personnelles de folk traditionnels.

Elle utilise une guitare Gibson 12 cordes, et joue également du banjo (le sien était particulièrement impressionnant puisqu'il comporte pas moins de 27 frettes).

Son timbre de voix, particulièrement bluesy, est souvent comparé à celui de la chanteuse de jazz Billie Holiday. La publicité du label Capitol pour son premier album la décrit d'ailleurs comme « the folksinger's answer to Billie Holiday » (la chanteuse de folk qui vient en réponse à Billie Holiday).

Bob Dylan écrit d'elle dans son autobiographie Chroniques, volume 1 :

My favorite singer... was Karen Dalton. Karen had a voice like Billie Holiday and played guitar like Jimmy Reed... I sang with her a couple of times (Ma chanteuse préférée... était Karen Dalton. Karen avait une voix comme Billie Holiday et jouait de la guitare comme Jimmy Reed... j'ai chanté avec elle plusieurs fois)[2]

Influences

Outre Dylan, elle est une des influences de Devendra Banhart, Nick Cave, Lenny Kaye, Cocorosie ou Joanna Newsom et figure dans le livre Rock, Pop : un itinéraire bis en 140 albums essentiels du rock-critique Philippe Robert.

Discographie

Albums studio

1969 : It's so hard to tell who's going to love you the best (Capitol)
  1. Little bit of rain (Fred Neil) – 2:30
  2. Sweet substitute (Jelly Roll Morton) – 2:40
  3. Ribbon bow (traditionnel, arrangement Karen Dalton) – 2:55
  4. I love you more than words can say (Eddie Floyd, Booker T. Jones) – 3:30
  5. In the evening (It's so hard to tell who's going to love you the best) (Leroy Carr) – 4:29
  6. Blues on the ceiling (Fred Neil) – 3:30
  7. It hurts me too (Mel London) – 3:05
  8. How did the feeling feel to you (Tim Hardin) – 2:52
  9. Right, wrong or ready (Major Wiley) – 2:58
  10. Down on the street (Don't you follow me down) (Leadbelly) – 2:17

Karen Dalton - guitare 12 cordes, banjo, chant
Kim King - guitare électrique
Dan Hankin - guitare acoustique
Harvey Brooks - guitare basse
Gary Chester - percussions
Lillian Douma, Sandy Fisher - enregistrement
Joel Brodsky - photographie
Enregistré en 1969 à The Record Plant, New York

Album réédité en 1997 sur Koch Records (KOC-CD-7918) avec des notes supplémentaires de Peter Stampfel, en 2006 sur le label Megaphone, avec un nouveau packaging, un nouveau livret et un DVD contenant des archives vidéos (CDMEGA 10), puis en vinyle en 2009 par Light in the attic Records, avec un nouveau packaging et de nouvelles notes de pochette.
1971 : In my own time (Paramount)
  1. Something on your mind (Dino Valente) – 3:23
  2. When a man loves a woman (Calvin Lewis, Andrew Wright) – 2:59
  3. In my own dream (Paul Butterfield) – 4:18
  4. Katie Cruel (traditionnel, arrangement Karen Dalton) – 2:22
  5. How sweet it is (to be loved by you) (Lamont Dozier, Brian Holland, Eddie Holland) – 3:43
  6. In a station (Richard Manuel) – 3:52
  7. Take me (George Jones, Leon Payne) – 4:40
  8. Same old man (traditionnel, arrangement Steve Weber) – 2:45
  9. One night of love (Joe Tate) – 3:19
  10. Are you leaving for the country (Richard Tucker) – 3:14

Karen Dalton – guitare 12 cordes, banjo, chant
Richard Bell, John Simon – piano
Harvey Brooks – basse, arrangements
Amos Garrett – guitare
John Hall – solo de guitare sur In my own dream
Daniel Hanken – guitare
Bill Keith – pedal steel guitar
Ken Pearson – orgue
Denny Seiwell, Greg Thomas, Dennis Whitted – batterie
Bobby Notkoff – violon
Hart McNee – saxophone ténor
Robert Fritz – clarinette
Marcus Doubleday – trompette

Réédité en disque compact par Light in the attic Records en novembre 2006.

Album en concert

2007 : Cotton eyed Joe (enregistrement 1962)
CD 1
  1. It's all right (Ray Charles) – 5:45
  2. Everytime I think of freedom (traditionnel) – 3:03
  3. Cotton-eyed Joe (traditionnel) – 4:31
  4. Pastures of plenty (Woody Guthrie) – 3:52
  5. One May morning (traditionnel) – 4:17
  6. Red are the flowers (Fred Neil) – 5:31
  7. Blues on the ceiling (Fred Neil) – 3:20
  8. Run tell that Major (traditionnel) – 3:22
  9. Down and out (Jimmy Cox) – 3:43
  10. Fannin' Street (Leadbelly) – 2:33

CD 2

  1. In the evening (Leroy Carr) – 5:10
  2. Old Hannah (traditionnel) – 3:27
  3. Pallet on your floor (Jelly Roll Morton) – 3:38
  4. Prettiest train (traditionnel, Lomax Prison Recordings) – 4:10
  5. Mole in the ground (traditionnel) – 5:48
  6. Darlin' Corey (traditionnel) – 4:42
  7. It hurts me too (Mel London) – 4:12
  8. Katie Cruel (traditionnel) – 2:34
  9. Blackjack (Ray Charles) – 3:12
  10. No more taters (traditionnel) – 4:57
  11. Good morning blues (Leadbelly) – 3:36

DVD

  1. God bless the child (Billie Holiday, Arthur Herzog Jr.)
  2. It hurts me too (Mel London)
  3. Little bit of rain (Fred Neil)
  4. Blues jumped the rabbit (traditionnel)

Karen Dalton - guitare 12 cordes, banjo, chant
Joe Loop - enregistrement

Enregistré en octobre 1962 au Attic, à Boulder (Colorado)

Compilations

2008 : Green rocky road (enregistrements 1962-1963)
  1. Green rocky road (traditionnel)
  2. Whoopee ti yi yo (traditionnel)
  3. Ribbon bow (traditionnel)
  4. Katie Cruel (traditionnel)
  5. Little Margret (traditionnel)
  6. Red rockin' chair (traditionnel)
  7. Nottingham town (traditionnel)
  8. Skillet good & greasy (traditionnel)
  9. In the evening (Leroy Carr)

Karen Dalton - guitare 12 cordes, banjo, chant
Richard Tucker - guitare
Joe Loop - batterie, enregistrement
Joel Brodsky - photographie

Enregistré à domicile sur un magnéto deux pistes en 1962 et 1963
2012 : 1966
  1. Reason to believe (Tim Hardin) – 2:24
  2. Katie Cruel (traditionnel) – 2:46
  3. Cotton-eyed Joe (traditionnel) – 3:11
  4. Green rocky road (traditionnel) – 3:22
  5. Don't make promises (Tim Hardin) – 2:19
  6. Other side to this life (Fred Neil) – 3:45
  7. God bless the child (Billie Holiday, Arthur Herzog Jr.) – 2:44
  8. Little bit of rain (Fred Neil) – 2:14
  9. While you're on your way (Tim Hardin) – 2:19
  10. 2:19 train (Mamie Desdume / J. Morton) – 4:08
  11. Misery blues (Ma Rainey) – 1:17
  12. Mole in the ground (traditionnel) – 3:30
  13. Shiloh town (Tim Hardin) – 2:05
  14. Hallelujah (William Walker) – 0:40

Divers

  • Something on your mind apparaît sur la compilation Sleepwalk : A selection by Optimo (Espacio) en 2008
  • Same old man apparaît sur le single de Mark Lanegan Light in the attic 10 years anniversary : Karen Dalton Same old man en 2012
  • Something on your mind est utilisé dans le premier épisode de la série Vernon Subutex

Hommages

  • La chanteuse de country Lacy J. Dalton affirme qu'elle a emprunté son nom à Karen Dalton. Celle-ci aurait eu une grande influence sur la chanteuse.
  • Également connue sous le nom de Sweet Mother K.D., il est dit que la chanson Katie's been gone du groupe The Band a été écrite pour elle.
  • Karen Dalton est mentionnée dans le « Penguin book of Popular Music » dans la liste de ce qu'écoutaient les Holy Modal Rounders, comme il est écrit dans les notes des albums de ceux-ci qui la mentionnaient systématiquement.
  • Lucinda Williams nota In my own time dans son « top ten » de l'année pour Tower Pulse durant la fin des années 1980.
  • Katell Keineg reprend la version de Karen de la chanson Same old man - elle-même de Steve Weber - et a aussi repris la version de Karen de Katie's Cruel.
  • Le personnage principal d'Incidences de Philippe Djian écoute Karen Dalton dans sa voiture.
  • Un extrait de la chanson Something on Your Mind interprétée par l'artiste est audible en fin de l'épisode trois de la série télévisée Shantaram.

Bibliographie

  • Pierre Lemarchand, Karen Dalton : Le souvenir des montagnes, Rosières-en-Haye, Camion blanc, , 196 p. (ISBN 978-2-35779-784-0)

Films

  • (en) Emmanuelle Antille, A Bright Light : Karen and the process,

Liens externes

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  • Karen Dalton : Jeunesse d'une femme libre, de Greenwich Village à Woodstock Bande dessinée biographique, sur la jeunesse de Karen Dalton, par le journaliste Cédric Rassat, et Ana Rousse (Ed. Sarbacane, 2017, 150 pages)
  • Discographie illustrée de Karen Dalton
  • Light In The Attic Records
  • Article français sur Karen Dalton
  • Megaphone Music
  • Le Souvenir des montagnes',' biographie en français de Karen Dalton par Pierre Lemarchand (Ed. du Camion blanc, 2016)
  • Film A Bright Light, Karen and the process de Emmanuelle Antille

Notes et références

  1. Il a réalisé entre autres des photos de Janis Joplin, Jimi Hendrix et Jim Morrison.
  2. Bob Dylan, Chroniques, volume 1, Paris, Fayard, , 316 p. (ISBN 978-2-213-62340-5)
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