Paul Badré (aviateur)

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Paul Badré
Paul Badré (aviateur)
Paul Badré en 1936

Naissance
Saint-Saëns (Seine-Maritime)
Décès (à 94 ans)
La Ferrière-Bochard (Orne)
Formation École polytechnique
Grade Colonel[1].
Années de service 1929 – 1946
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Paul Badré (1906-2000) est un pilote et ingénieur aéronautique français, combattant de la Seconde Guerre mondiale.

Membre du SR Air de Georges Ronin, il transmet par radio des renseignements aux Alliés depuis son village de Bellerive, à côté de Vichy. Ses émissions clandestines continuent jusqu’au débarquement américain en Afrique du Nord. Il est ensuite envoyé à Londres comme officier de liaison avec le BCRA et le MI6. À l'été 1944, il commande un escadron de bombardiers pendant le débarquement de Provence.

Biographie

Paul Badré naît le 22 mai 1906 à Saint-Saëns. Il est le fils de Louis Badré (1875-1969), conservateur des eaux et forêts et officier de la Légion d’honneur[2],[3], et de Claire Maire (1884-1934)[4].

Il est l’aîné de six enfants : Louis Badré[5] (directeur général de l’Office national des forêts[6],[7]), Jean Badré (vicaire aux Armées françaises puis évêque de Bayeux), Jacques Badré (curé de Semallé[8]), Charles Badré (dit « père Jean », moine bénédictin assassiné par les Khmers rouges en 1975 avec Paul Tep Im Sotha) et Marie Badré.

Après son baccalauréat au lycée de Colmar [9] et des classes préparatoires au lycée Kléber de Strasbourg[10], Paul Badré est reçu en 1926 à l’École polytechnique à Paris. Sa promotion, avec celle de 1927, réunit Henri Ziegler (président de l’Aérospatiale), Georges Glasser (président du GIFAS et d’Alstom), Henri Desbruères et Joseph Roos (présidents d’Air France), Louis Bonte (directeur du CEV), ou le pilote Jacques Lecarme[11].

À la sortie de polytechnique en 1928, il s’engage dans l’Aéronautique militaire et rejoint comme sous-lieutenant l’École d’application de l’aéronautique à Versailles[12]. Formé à la base d’Avord, sur Morane-Saulnier MS.138, Caudron C.59, Breguet 14 et Farman F.60, il est breveté pilote en octobre 1929[13] et rejoint à l’été 1930 le 21e régiment d’aviation, à Nancy. Promu capitaine de son escadrille en 1933, il fait la connaissance de Georges Ronin[14].

Pilote d’essai

Au printemps 1935, Paul Badré est muté en même temps que Constantin Rozanoff au Centre d'essais du matériel aérien (CEMA) de Villacoublay[15], où sont testés les avions de Marcel Bloch[16],[17]. Il s’occupe notamment des essais du Douglas DC-2[18], du Potez 540[19] et du Leo 45, dont il suit la production avec Jacques Lecarme, de l’usine aux essais en vol[20].

Au moment des accords de Munich, en septembre 1938, il effectue une mission pour le Secret Intelligence Service et la section « Air » du 2e bureau (commandée par son ami Ronin). Badré photographie la frontière des Alpes et la plaine du Pô à dix kilomètres d’altitude, à bord d’un Potez 540[21],[14]. Le 16 mars 1939, en visite à Angkor pendant une mission de transport[22], il apprend à la radio l’entrée des nazis dans Prague.

Seconde Guerre mondiale

Au déclenchement de la mobilisation française, le 1er septembre 1939, il est affecté à la base aérienne d’Orléans[23]. Au tournant de l’année 1940, il est envoyé en Écosse[24] pour des essais en vol de nouvelles technologies radar. Au printemps, à la demande de l’état-major de l’Armée de l’air, il fait une tournée auprès des escadres de bombardement dans le Sud-Ouest pour contrôler l’entraînement des pilotes sur Leo 45[25].

La veille de l’armistice, il décolle pour Oran[26] avec René Gervais. Le colonel Ronin les intègre à son escadre comme adjoints. Ils visitent les bases aériennes militaires du Maroc pour tenter de remotiver les troupes. Ronin décide de rebâtir en France un service de renseignement en contact avec les Britanniques.

Comprenant l’allemand, Paul Badré est affecté à la mi-août à la Waffenstillstandskommission (chargée de l’application de la convention d’armistice), où il succède à Christian Sarton du Jonchay comme officier de liaison avec la Luftwaffe[27]. Il est mis en congé d’armistice le 10 janvier 1941 et s’installe avec sa famille à Bellerive-sur-Allier, un village voisin de Vichy.

SR AIR

À Bellerive, il prend la direction d’un poste du SR Air[28],[29],[30], le service de renseignement mis sur pied par Georges Ronin[31] avec l’accord du général Bergeret, ministre de l’aviation du maréchal Pétain[32].

En mars 1941, Frederick Winterbotham (nom de code Summer), officier de la Royal Air Force chargé de la source Ultra au MI6, fait parvenir au SR Air des émetteurs-récepteurs dissimulés dans des valises diplomatiques[33]. Depuis sa villa de Bellerive, le capitaine Badré (nom de code Beard) établit clandestinement une liaison radio avec l’Angleterre (le Groenland)[34].

Il recrute plusieurs agents[35] dont Robert Masson, qu’il met en lien avec le mouvement Ceux de la Libération en zone occupée[36]. Masson lui apporte chaque mois des renseignements en traversant la ligne de démarcation. Badré obtient du colonel Jean Touzet du Vigier[37] que des armes soient livrées secrètement en zone occupée à destination de Ceux de la Libération et du réseau d’Alfred Heurteaux[38].

À partir du printemps 1942, l’ingénieur des PTT Robert Keller[39] et ses équipes mettent sur écoute les communications téléphoniques allemandes entre Paris et Berlin, interceptant les échanges de hauts responsables de la Kriegsmarine, de la Luftwaffe, de la Wehrmacht Heer et de la Gestapo : c’est la Source K. Ils parviennent même à écouter la voix d’Adolf Hitler[40]. Des retranscriptions des conversations récoltées sont acheminées par le réseau Vengeance à Bellerive, où Beard les communique au Groenland[41]. Il transmet en particulier des informations sur les mouvements des troupes allemandes vers l’Union soviétique[42],[43].

Au début du mois d’octobre, il est convoqué à Vichy par le général Revers, chef d'état-major de la défense nationale, qui le prévient qu’avec l’accord de Pierre Laval, l’Abwehr et la Gestapo s’apprêtent à envoyer en zone libre des équipes mobiles, pour identifier par la radiogoniométrie les postes clandestins[44]. Cette opération a pour nom de code Aktion Donar. Le matin du 19 octobre 1942, les services spéciaux allemands circulent dans son village de Bellerive-sur-Allier. Alerté à temps par un complice[45], il interrompt l’émission en cours, démonte son poste et brûle les papiers compromettants[14].

Après cette incident, informé de l’imminence du débarquement allié en Afrique du Nord, le service suspend ses liaisons avec Londres[46]. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1942, la veille de l’invasion de la zone libre, Ronin, Bézy, Bouvard et Badré s’envolent pour l’Algérie à bord de deux Dewoitine D.338 mis à disposition par le général d’Harcourt[47].

Promu commandant à son arrivé, Paul Badré voyage en Tunisie et au Maroc pour le compte du SR Air[48]. Le colonel Ronin, qui s’est rallié au général Giraud, chapote les services spéciaux avec Louis Rivet et Paul Paillole. Ronin retrouve Winterbotham à Londres le 20 décembre, peu avant l’assassinat de l’amiral Darlan. À son retour, dans les premiers jours de 1943, il confie à Badré un poste d’officier de liaison avec le MI6 et le BCRA du colonel Passy (chef du renseignement gaulliste)[49].

Accompagné de recrues françaises du Special Operations Executive[50], Paul Badré part pour Londres le 30 janvier[51]. D’abord logé Albemarle Street, dans l’appartement de Claude Dansey[52] (où il fait la connaissance du colonel Passy[53] et d’André Manuel), il s’installe ensuite dans une villa de l’Intelligence Service en bordure de Wimbledon Common[54]. Au 12 Caxton Street, il travaille avec le Circus de Wilfred Dunderdale qui récolte des renseignements sur le front de l'Est[55].

En mars, le commandant Badré se casse une jambe au terme d’un saut en parachute à Ringway[56]. À l’hôpital, il reçoit la visite de Robert Masson, qui a rejoint l’Angleterre après avoir traversé l’Espagne dans la clandestinité. Ce dernier est parachuté en Normandie à la pleine lune suivante. Un autre de ses agents est parachuté, André Duthilleul[57] (Oscar) que son frère Jean Badré héberge à Paris[58].

Le 20 mai 1943, il organise l’exfiltration aérienne du général Georges à la demande du cabinet de Churchill[59]. Masson profite de l’opération pour quitter la France occupée, après y avoir implanté le réseau Samson.

Méditerranée

Le 3 juin 1943, les armées du général de Gaulle et du général Giraud fusionnent sous l'égide du Comité français de libération nationale. A 37 ans, Badré s’estime encore en âge de piloter et de combattre[14] : il remet sa démission à Stewart Menzies (chef du MI6) et quitte Londres le 27 juin[60] quelques jours avant l’opération Husky.

En Afrique du Nord, Georges Ronin perd le contrôle des services spéciaux au profit du colonel Passy. Commandant le groupe 2/52 en Méditerranée, Badré est stationné dans la région d’Oran, avec les divisions du général du Vigier et du général Rignot[61],[62]. Ses troupes sont affectées pour l’hiver au Maroc, à Médiouna. Au printemps, ils s’entraînent dans la région de Constantine, à Teleghma[63]. Ce n'est qu’à la fin du mois de juin que son groupe devient opérationnel, après la livraison par l’Armée de l’air américaine de seize Marauder B26 flambant neufs.

Le 19 juillet, le 2/52 est envoyé en Sardaigne, à la base de Villacidro. Il y reçoit la visite de Saint-Exupéry quelques jours avant la mort de l’écrivain[64].

Débarquement de Provence

Le 3 août 1944, Badré bombarde un pont d’Asti avec son escadron. Trois jours plus tard, 72 avions (36 français et 36 américains) attaquent un pont d’Arles. Les bombes de son Marauder s’abattent sur un cimetière où s’est retranchée la Flak allemande qui est intégralement pulvérisée. Le 15 août, premier jour du débarquement de Provence, 72 avions (36 de l’Armée française de la Libération et 36 « forteresses volantes » américaines) ont pour mission de détruire des ponts sur la Buëch et la Durance. La météo n'est pas bonne et des pilotes de l’USAAF, forcés à une manœuvre d'évitement après leur premier passage, se libèrent de plusieurs dizaines de tonnes de bombes, tuant cent civils à Sisteron.

Le 18 août, le groupe de Badré attaque les batteries côtières de Toulon qui lui infligent de lourdes pertes[65]. Il réessaye le surlendemain avec une tactique plus furtive qui s’avère concluante[66]. Le 2/52 combat ensuite en Italie[67],[68].

Industrie aéronautique d’après-guerre

Promu lieutenant-colonel en septembre 1944, il est nommé chef du 5e bureau (« programmes ») de l’état-major de l’Armée de l’air. Il supervise la « mission d’information scientifique et technique » (MIST), qui envoie un commando en Allemagne, dans la zone américaine, pour capturer l’ingénieur Willy Messerschmitt et saisir ses travaux, lesquels sont microfilmés par des étudiants de polytechnique avant d’être rendus aux Américains[69]. La MIST s’approprie aussi une station d’essais de missiles V2 cachée dans la forêt entre Sigmaringen et le lac de Constance[70].

Paul Badré en 1945

Le , Paul Badré est le premier pilote français à piloter un avion à réaction sur le territoire national (un Messerschmitt Me 262 pris à l’ennemi)[71] lors de l’inauguration du centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge. Il est membre du conseil chargé du perfectionnement de l’École polytechnique[72]. Au mois de mai 1946, il accompagne en Angleterre le général Bouscat, chef d’état-major de l’Armée de l’air[73],[74]. Comme Rozanoff, il quitte l’Armée en octobre 1946[75], peu avant déclenchement de la guerre d’Indochine[1].

Dans le civil, Paul Badré s’occupe d’abord des essais en vol de la Snecma, fabricant national des moteurs aéronautiques[76],[77],[78]. Georges Glasser le recrute en 1948 comme directeur de production de la Sncaso[79]. Il est impliqué dans la production de trois avions de chasse de Marcel Dassault (l’Ouragan, le Mystère II et le Mystère IV) et dans celle du biréacteur Vautour et de l’hélicoptère Djinn. En 1957, la Royal Aeronautical Society de Londres le reçoit avec le statut de Fellow[80].

Au départ de Georges Glasser pour Alstom, la Sncaso fusionne avec la Sncase pour former Sud-Aviation. Paul Badré devient président de la Sferma (1957-1965[81]) puis de Maroc-Aviation (1966-1972[82]) ainsi qu’administrateur de Ratier Figeac (1962-1979) et de la société de Jean Bertin (1965-1981), dont le projet d’Aérotrain est abandonné à la suite du premier choc pétrolier[83],[80].

Fin

Intronisé membre d’honneur de l’Académie de l'air et de l'espace en 1999[80], Paul Badré meurt à quatre-vingt-quatorze ans, le 10 août 2000, à La Ferrière-Bochard dans l’Orne.

Il avait épousé en l’église Sainte-Jeanne-d'Arc de Versailles, le 14 septembre 1932[84], Cécile Cordier (1909-2005), fille de Jean Cordier (chef du 4e bataillon de chasseurs à pied tué dans le Labyrinthe en 1915) et de Madeleine Beaudenom de Lamaze (fille du général de Lamaze). Dix enfants sont nés de leur union[85]. Cécile Badré était la cousine germaine de deux compagnons de la Libération, Jacques Beaudenom de Lamaze et Jacques Lecompte-Boinet.

Décorations

Sources

  1. a et b « Journal officiel de la République française du 10 octobre 1948 »
  2. Louis Badré est un vétéran de la Grande Guerre, décoré de l’Army Distinguished Service Medal (avec une citation à l’ordre de l’Armée américaine) et de la Croix de Guerre 1914-1918 (avec palme de bronze). Il est cité à l’ordre de l’Armée française à deux reprises. La première fois le 24 juillet 1917 par le général Jacquot (chef du 35e corps d’armée) : « A mis à profit tous les instants libres de son service pour se mettre au courant du service d’état-major. Devenu excellent officier de troisième bureau, a pris part aux opérations offensives du corps d’armée sur la Somme et à l’installation du secteur reconquis entre Somme et Oise, remplissant maintes fois en premières lignes des missions de reconnaissance dangereuses avec un calme parfait et un beau mépris du danger. » La seconde fois le 4 juillet 1919 par le général Gouraud (chef de la 4e armée) : « Travailleur infatigable, d’un dévouement absolu, d’un courage calme et magnifique, a pris part aux opérations offensives du 35e corps d’armée sur la Somme, dans la poursuite de Lassigny à St Quentin, et sur le chemin des dames. A exécuté de très nombreuses reconnaissances en premières lignes sous des bombardements violents et son exemple était pour les troupes visitées un réconfort précieux. »
  3. « Notice de Louis Badré (1875-1969) aux archives nationales »
  4. Petite-fille du recteur Louis Maggiolo et nièce d’Adrien Maggiolo, publiciste au service du comte de Chambord puis du comte de Paris. Un autre oncle de sa mère, Ernest Maire (1847-1924), exerce pour la famille d’Orléans la charge de garde de la forêt d’Eu puis d’intendant de la chapelle royale de Dreux. Claire Maire est aussi lointainement apparentée à deux pionniers de l’aviation, Charles Renard et Paul Renard (Paul Badré, Survol, Versailles 1971, p.10-13).
  5. Époux de la sœur du général Zeller (et nièce de Louis Madelin). Ils sont les parents du sénateur Denis Badré et de Michel Badré, et les grands-parents de l’homme d’affaires Bertrand Badré.
  6. « Notice de Louis Badré (1907-2001) à la BNF »
  7. « « Une histoire de la forêt française », Le Monde du 8 décembre 1983 »
  8. « Des habitants fêtent les 100 ans du père Badré »
  9. Il est au lycée de Colmar le condisciple de Paul Stehlin et d’Alfred Kastler, futur prix Nobel de physique (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.48).
  10. Il a pour professeur à Strasbourg le père du général Jean Thiry, qui dirigera les essais nucléaires en Polynésie dans les années 1960 (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.64).
  11. « Paul Badré, Alumni de l’École Polytechnique » (consulté le ).
  12. Sa vocation de pilote remontait à ses 7 ans, lorsqu’à l’été 1913, il avait assisté à un vol de Louis Mouthier à Arbois, puis aperçu l’avion du colonel Girod au-dessus de la forêt de la Joux (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.29). Son baptême de l’air a lieu le 29 décembre 1926, au Bourget, comme passager d’un Breguet 19 (Survol, p.78).
  13. Marcel Catillon, Qui était qui ? : Mémorial de l'aéronautique, vol. 2, t. 2, Nouvelles Editions Latines, , 220 p. (ISBN 978-2-7233-2053-5), p. 18-19.
  14. a b c et d « Entretien avec le colonel Badré, enregistré le 22 avril 1976 à Versailles - Service historique de la défense nationale ».
  15. Le Centre est commandé par le colonel Delaître, dont il devient l’adjoint à l’été 1936. Au CEMA, il côtoie entre autres Lionel de Marmier, Guy Fanneau de la Horie et Pierre Satre (le concepteur de la Caravelle).
  16. Il s’occupe des essais sur Bloch MB.130, Bloch MB.200 et Bloch MB.220.
  17. Entre 1935 et 1939, il réalise des vols sur une trentaine d’appareils : Potez 39, Potez 540, Mureaux 115, Morane 315, Farman F.420 (en), Romano R.82 (en), Dewoitine D.500, Blériot-SPAD S.510, Cierva C.30, Caudron C.440, Guillemin JG.10 (en), Morane-Saulnier MS.225, Dewoitine D.338, Farman F.222, Breguet 460, SPCA 82, de Havilland DH.88, Caudron C.640, Morane-Saulnier MS.406, Loire-Nieuport LN 161, Bernard 86, etc… (
  18. À bord d’un Douglas DC-2, il fait survoler à Louis Renault sa propriété dans l’Eure, près des Andelys. Cet avion avait été acheté en 1935 par le gouvernement français avec la participation de Renault qui, à l’initiative de Christian Sarton du Jonchay, y fait voler tous ses dirigeants (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.136).
  19. Après la victoire du Front Populaire, il a pour passager le maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski, au cours d’un vol de démonstration sur Potez 540.
  20. Cet appareil, le premier avion militaire français à dépasser une vitesse de 500 km/h en altitude, est l’œuvre du jeune ingénieur Pierre Mercier. Paul Badré présente le Leo 45 à Villacoublay le 10 juillet 1938.
  21. Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.22.
  22. La direction de l’aviation civile lui fait effectuer un aller-retour complet de trois semaines sur la ligne d’Extrême-Orient, à bord de la version définitive du Dewoitine 338. Le voyage de Marignane jusqu’à Hong Kong nécessite alors 18 escales : Tunis, Tripoli, Alexandrie, Damas, Bagdad, Bouchehr, Djask, Karachi, Jodhpur, Allahabad, Calcutta, Akyab, Rangoun, Bangkok, Saïgon, Da Nang, Hanoï et Zhanjiang. Au retour, il compte parmi ses passagers les parents de Valéry Giscard d’Estaing et l’archéologue Georges Salles (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.151-173).
  23. Il est logé au château de Chevilly avec Henri Ziegler, Maurice Cambois et le colonel Montrelay (successeur du colonel Delaître à la tête du CEMA).
  24. À la base de Leuchars, alors commandée par Brian Edmund Baker (en).
  25. Il fait à cette époque la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry.
  26. Il voit arriver Saint Exupéry aux commandes d’un Farman.
  27. La Luftwaffen-Kontrolkommission II, établie à l’hôtel Carlton de Lyon et dirigée par l’Oberst Karl Kettembeil, est chargée de faire l’inventaire du matériel et des infrastructures aéronautiques en zone occupée. Le capitaine Badré sert d’interprète.
  28. Il a pour adjoint Pierre Rolland-Foxonnet (X1934), rencontré dans l’escadre de Ronin, qui sera tué le 14 février 1945 dans le crash de son Marauder B-26, abattu au-dessus de Lauterbourg par un canon antiaérien.
  29. À partir de juillet 1941, il a pour adjoint René Gervais, lequel a fermé son poste de Perpignan (les liaisons avec l’Espagne étant assurées depuis Madrid par le colonel Malaise).
  30. « Avant novembre 1942 : un premier noyau de résistance dans l’armée d’armistice »
  31. À cette époque, Ronin veut monter une section paramilitaire pour des actions de sabotage. Il met Badré en contact avec deux membres de la « Cagoule », Georges Groussard et Henri Martin.
  32. « Claude d’Abzac-Épezy. Les services de renseignements clandestins de Vichy : l'exemple du S.R. Air. In: Revue Historique des Armées, n°195, 1994. Libération et Résistance. pp. 58-67. »
  33. Elles sont rapportées de Londres par le colonel de Berroëta, pris en charge par les services secrets britanniques à Lisbonne.
  34. Il est assisté par deux spécialistes des émissions radios, Gourriou (Gallic) et Lemoine (Leprêtre), et par un ingénieur de la SFR, Maurice Vidrequin, rencontré par l’intermédiaire Louis Bonte (Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.38).
  35. Il s’entoure notamment d’un pionnier du mouvement des « Compagnons de France », Léon Vernet (Jules Verne), qui est chargé d’identifier des points de passages sur la ligne de démarcation. Il peut aussi compter sur Roger Hardouin, ex-pilote de chasse qui se fait embaucher comme contremaître à l’atelier de réparation Junkers de Villacoublay ; Pierre Bucaille (camarade de polytechnique), notaire parisien qui prospecte les milieux industriels en rapport avec les allemands ; M. Varin, ancien professeur d’anglais au lycée de Versailles, fonctionnaire du ministère des affaires étrangères à l’hôtel du Parc, qui organise l’exfiltration des agents (en particulier au Portugal) ; ou M. Sabatier, habitant de Charolles (commune située sur la ligne de démarcation) et détenteur d’un laissez-passer frontalier permettant de faciliter le passage du courrier (Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.59-60).
  36. Robert Masson, Mes missions au clair de Lune, 1975, p.17-23
  37. Il est mis en contact avec le colonel du Vigier par son beau-frère Henri Zeller, chef du 3e bureau de l’état-major de l’Armée d'armistice.
  38. Après la mutation du colonel de Vigier, ces livraisons d’armes seront interrompues. En juin 1942, au cours d’une réunion générale des officiers du SR Air à Nice, le capitaine Badré souligne la nécessité d’élargir les activités du service au-delà du renseignement, en fournissant des armes à la résistance intérieure (Robert Masson, Mes missions au clair de Lune, 1975, p.39). Peu avant son départ pour l’Afrique du Nord, il mettra en contact les équipes du général Revers (chef d’état-major de la défense nationale) avec Ceux de la Libération.
  39. Dénoncé par René Bousquet à Carl Oberg, Robert Keller est arrêté par la Gestapo le 25 décembre 1942. Il est déporté en Allemagne où il meurt le 14 avril 1945 à Bergen-Belsen, la veille de la libération du camp par les Britanniques.
  40. Hitler sur table d’écoute, documentaire de Laurent Bergers, 52 min, 2018.
  41. Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.58.
  42. À l’été 1942, son poste effectue une liaison radio quotidienne avec Londres, Madrid et Alger. Le SR est aussi mis en contact par le comte Józef Alfred Potocki (en) avec le service polonais de Stanisław Gano, pour lequel une deuxième liaison avec Londres est mise en place.
  43. Il anime avec Maurice Cambois et Henri Ziegler un groupe de résistants (auquel se joignent notamment Jacques Maillet et Roland Pré), qui se réunit au château du Cluzel à la fin septembre 1942 pour discuter de la libération du pays et de sa reconstruction économique.
  44. Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.61.
  45. Lemoine, venu relever Gourriou au poste de radio, arrive à bicyclette et les informe de la présence des camionnettes suspectes (Robert Masson, Mes missions au clair de Lune, 1975, p.41).
  46. Avant de partir, Paul Badré et Jean Bezy tentent de prévenir le général Romatet (chef de l’état-major de l’Armée de l’air), mais celui-ci refuse de mobiliser les formations sous ses ordres (Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.88).
  47. Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.90.
  48. Il retrouve Constantin Rozanoff et Paul Stehlin à Casablanca.
  49. Avant son départ, il s’entretient plusieurs fois avec le général Bergeret, Rivet et Paillole (qui lui confie la branche londonienne du service des « Travaux ruraux »).
  50. Deux recrues du nom de Lejeune et Lerat. Badré est briefé à Alger par deux officiers du SOE, Tony Keswick (en) et Jacques Vaillant de Guélis.
  51. Un Douglas C-47 Skytrain le dépose à Gibraltar où il est accueilli par John Alfred Codrington (en). Un paquebot le conduit ensuite jusqu’à Glasgow.
  52. Robert Masson, Mes missions au clair de Lune, 1975, p.94.
  53. De retour d’une mission en France en avril, Passy lui apprendra que sa femme et ses enfants ont pu se réinstaller à Versailles (Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.117).
  54. Où habitent Émile Champion (le mari de Gilberte Champion que Badré décorera de la Légion d’honneur après la guerre), André et Madeleine Chelley (un couple d’agents de Dunderdale) et le prince Galitzine (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.249-250 ; Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.114).
  55. Il a pour collègue l’as du chiffre Roger Baudouin (Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.113).
  56. Après la mort accidentelle de Lerat, il décide de faire un stage de parachutisme pour remonter le moral des jeunes recrues françaises du Special Operations Executive (Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.116). Il arrive à temps pour empêcher que soit expédiée en France une équipe de jeunes Canadiens français, qui s’imaginaient passer inaperçus avec leur accent et leur vocabulaire.
  57. Agent d’Alfred Heurteaux recruté en 1941.
  58. André Duthilleul sera pris dans une souricière de la Gestapo en décembre 1943, blessé par balle en tentant de fuir, torturé, puis déporté en Allemagne.
  59. Jean Bezy, Le SR Air, éditions France Empire, 1979, p.118.
  60. A bord d’un Armstrong Whitworth Albemarle.
  61. La base d’Aïn Nouïssy est visitée par le général Clarck (29 juillet) et le général Patton (31 août), puis par le maréchal Juin et le général Roosevelt en septembre (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.262-264).
  62. En août 1943, son groupe de reconnaissance est transformé en groupe de bombardement.
  63. Le 9 mai, au cours d’une mission d’observation à Villacidro, en Sardaigne, son avion piloté par un jeune lieutenant italo-américain est détruit dans un accident au décollage. L’intégralité de l’équipage parvient à fuir avant l’explosion. Le lendemain, il assiste au bombardement d’un pont de chemin de fer entre Florence et Arezzo (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.277).
  64. Saint-Exupéry lui pose la question suivante : « Pourquoi, lorsqu’on se regarde debout dans un miroir, voit-on son bras droit représenté par le bras gauche de l’image, et réciproquement, et pas la tête à la place des pieds ? » Ils invoquent Riemann, Lobatchevski et Gauss, sans parvenir à une réponse satisfaisante. Le 31 juillet, l’avion de « Saint-Ex » disparaît au large de Marseille, probablement abattu par un chasseur allemand (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.281).
  65. Il est accompagné pendant cette mission par le général Rignot.
  66. Les avions, par vagues de trois (au lieu de six précédemment), prennent de l'altitude et piquent fortement juste avant le bombardement pour limiter leur exposition aux canons antiaériens. Le 2/52 bombarde aussi l’île de Ratonneau.
  67. Son escadre subit pendant dix minutes les tirs de la Flak au cours d’une mission dans les Apennins. Le 25 août, lors d’un bombardement à côté de Bologne, un éclat d’obus est dévié par le genou de son copilote, ce qui lui évite de le recevoir en pleine tête
  68. Pie XII le reçoit avec une dizaine d’autres soldats français pour une audience particulière au Vatican.
  69. Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.291.
  70. Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.293.
  71. Durant la Seconde guerre mondiale, Maurice Claisse fut le premier Français à voler en avion à réaction, en 1943 au Royal Aircraft Establishment à Farnborough, quand il participa à la mise au point du prototype Gloster E.28/39.
  72. « Journal officiel de la République française du 2 mars 1945 »
  73. Le général Corniglion-Molinier leur présente le comte de Paris au Claridge's de Londres (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.296).
  74. Il siège à cette époque dans la « Commission de réparation des préjudices de carrière », destinée à examiner le cas de tous les officiers français qui s’estiment lésés dans leur avancement, soit parce qu’ils ont été victimes de Vichy comme juifs ou francs-maçons, soit du fait de l’épuration qui a suivi la Libération.
  75. « Combat du 3 décembre 1946 »
  76. « Technique et science aéronautiques (1947) »
  77. « Combat du 16 novembre 1946 »
  78. Il est invité par les Anglais à visiter l’usine de Rolls Royce à Derby, ainsi que le ‘’National Gas Turbine Establishment (en)’’ à côté d’Oxford (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.305).
  79. Il a sous sa responsabilité les usines de Suresnes, Saint-Nazaire, Nantes, Rochefort, Bordeaux et Châteauroux. Accompagné d’Henri Deplante, il voyage aux Etats-Unis pour négocier avec les dirigeants de la Lockheed Corporation et de la Douglas Aircraft Company (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.308).
  80. a b et c « biographie de Paul Badré » (consulté le ).
  81. Il se rend plusieurs fois aux Etats-Unis à l’invitation de Beechcraft et de RocketdyneRocketdyne, qui lui présente les prototypes du moteur-fusée F-1 commandé par la NASA. En 1962, il obtient de l’US Air Force la gestion de l’usine de Châteauroux à côté de la base aérienne de l’OTAN (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.325-326). Il recrute Robert Masson comme directeur commercial.
  82. Le général Puget, successeur de Georges Héreil à la présidence de Sud-Aviation, décide d’absorber la Sferma en 1965. Président de Maroc-Aviation, Badré est accueilli dans le royaume par le général Oufkir (qui sera éliminé en 1972 par Hassan II après une tentative de coup d’Etat). Maurice Papon, qui succède à Puget comme président de Sud-Aviation pendant l’affaire Ben Barka, est remplacé à la suite de mai 68 par Henri Ziegler. Paul Badré est admis en retraite en 1969, tandis que Ziegler commercialise le Concorde et fonde l’Aérospatiale, ancêtre d’Airbus et d’Ariane (Paul Badré, Survol, Versailles, 1971, p.328-330).
  83. Il est aussi président de l’association ‘’Clubs automobiles de marque’’ entre 1968 et 1997.
  84. Faire-part de mariage relevé par la Collection Châtelet
  85. Ils étaient les grands-parents de l’écrivain Frédéric Badré (1965-2016).
  86. « Journal officiel de la République française du 9 septembre 1945 »

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